Jean-Claude Mailly (FO) à Cambrai samedi
Organisé tous les quatre ans, le 22e congrès de l'Union départementale des syndicats Force Ouvrière du Nord se tiendra à Cambrai le samedi 5 juin, au Palais des grottes. Il sera placé sous la présidence de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de la Confédération FO et en présence d'André Berger, invité d'honneur. L'occasion idéale pour mobiliser les troupes avant le mouvement interprofessionnel du 15 juin. L'accès au Palais des grottes sera d'ailleurs accessible à l'allocution de Jean-Claude Mailly, à partir de 17 h. Entretien avec Jacques Velu, secrétaire général de l'Union locale FO de Cambrai.
L'Observateur. Que représente à vos yeux l'organisation de ce congrès ?
Jacques Velu. Une forme de reconnaissance pour l'Union locale de Cambrai, pour le travail des militants. C'est aussi une marque du travail fait sur le terrain pour tout le sud du département, où l'influence de Force ouvrière s'étend.
L'Obs. En quoi l'édition 2010 sera-t-elle particulière ?
J.V. Déjà, c'est un congrès de transition, puisque Bernard Sohet, l'actuel secrétaire général, ne va pas se représenter. Il prend sa retraite. C'est aussi un congrès où il va avoir un apport de jeunesse, puisque 16 des 25 membres de la commission administrative sont sortants. Certains se représenteront et d'autres pas. Cela va apporter un rajeunissement intéressant à l'Union départementale. C'est d'autant plus intéressant que nous sommes dans une recomposition du paysage syndical. Avec le papy-boom, un tiers des salariés vont partir en retraite. Cela posera un vrai problème dans le renouvellement des effectifs syndicaux.
L'Obs. Quels seront les temps forts de ce 5 juin ?
J.V. Déjà, il y a la présence de notre secrétaire confédéral, Jean-Claude Mailly. Ensuite, vous n'êtes pas sans savoir que Force Ouvrière appelle à une grève interprofessionnelle de 24 heures le 15 juin. Dans son discours de clôture, je pense qu'il ne manquera pas de mobiliser les troupes. Il faudra être en ordre de bataille pour ce dossier des retraites. Il faut «bloquer le pays» pour que le gouvernement prenne conscience des demandes des syndicats.
« On ne va pas faire des vieux travailleurs mais des vieux chômeurs... »
L'Obs. Que demandez-vous pour ce dossier ?
J.V. Que l'on aille chercher de l'argent où il y en a. Aujourd'hui, si l'on écoute les gouvernants, il n'y aurait que la durée de cotisation et l'âge de la retraite. Et il ne faudrait pas toucher aux riches. Nous sommes convaincus qu'il y a d'autres leviers.
L'Obs. Cela serait suffisant de «toucher aux riches» ?
J.V. Certainement pas, mais il n'y aura pas que deux solutions. Nous sommes attachés à un âge dont on ne parle jamais : l'espérance de vie en bonne santé, qui est 63 ans en France. Au-delà, on considère qu'il y a des problèmes de santé qui pourrissent un peu la vie. Je ne vois mal des gens à cet âge-là encore en entreprise. Encore faudrait-il que les entreprises veuillent les conserver. On ne va pas faire des vieux travailleurs mais des vieux chômeurs... Se battre pour le droit à la retraite est capital. Après, si des gens veulent travailler plus, ce ne sera pas un problème.
L'Obs. Aujourd'hui, où se situe FO dans le paysage syndical ?
J.V. Force Ouvrière revendique à peu près 20 000 adhérents dans le département. Ce qui nous situe à la deuxième place avec la CFDT, derrière la CGT.
L'Obs. Quels combats vous unissent dans le Cambrésis ?
J.V. C'est surtout la Revue générale des politiques publiques qui amène un manque de moyens à la Caisse d'allocations familiales et la Caisse primaire d'assurance maladie, un peu le démantèlement de Pôle emploi. In fine, c'est le citoyen lambda qui paie les pots cassés, parce qu'il fait plus de déplacements, qu'il y a moins de personnes pour le servir. C'est vraiment cette politique qui est dans la ligne de mire de Force Ouvrière, car elle ne remplit pas son rôle de service au citoyen.
L'Obs. N'est-ce pas difficile de sensibiliser le public à cette cause, vu qu'elle n'est pas forcément concrète ?
J.V. Effectivement, ce n'est pas encore très lisible. Mais cela va être de plus en plus concret, parce que les gens vont voir qu'ils vont avoir de moins en moins de services.
Propos recueillis par F.A.