La Tribune FO Santé n°64
PRESSE SYNDICALE DU MERCREDI 4 AOÛT 2010
La Tribune FO Santé n°64

Notre hôpital est entré dans la tourmente en 2006. Première alerte, premier budget en déficit, premier plan de retour à l’équilibre : 10 postes perdus (départs non remplacés aux quatre coins de l’hôpital). Cette situation s’est aggravée courant 2008, la direction nous annonce un déficit de plus de 11 millions d'euros. S’engage alors pour nous une bataille car il est question de supprimer un grand nombre d’emplois. De plus, nous devons faire face aux rumeurs de fermeture de services : la Loi HPST est passée par là, nous dépendons de la Communauté Hospitalière de Territoire Var-Ouest (Toulon-Pierrefeu-Brignoles-Hyères). En rendez-vous à l’ARH ou à la DASS, nous entendons parler de ‘“nécessité de regrouper les infrastructures pour plus d’efficacité’’.
Pas d’accord pour abandonner nos missions d’hôpital de proximité au service des 156 000 habitants de l’aire hyéroise, nous avons décidé de descendre dans nos rues, d’alerter notre population dont nous avons reçu le soutien. Mener réunions, manifestation en ville, rencontrer députés et sénateurs ; répondre aux questions des journalistes
de presse, radios locales et FR3, a été autant épuisant que stimulant.
Puis en décembre 2008, le 2éme plan de retour à l’équilibre est présenté en Conseil d’administration (que nous avions au préalable envahi avec une cinquantaine d’agents). La Direction propose la suppression de 35 emplois. La discussion qui s’ensuivit afin de sauver ces postes dura deux heures. Deux heures à ne pas baisser les bras, à ne pas baisser les yeux face aux représentants de l’ARH et de la DASS. Argumenter sur les efforts du personnel, leur compétence professionnelle, mettre en avant la qualité des prestations et des soins au service des usagers ; c’est dans l’intensité de tels instants où les mots sortent d’eux-mêmes que l’on se dépasse, parce que l’on croit profondément à ce que l’on dit. Je n’oublierai jamais ce moment ! Ce jour là, nous avons sauvé 10 emplois sur les 35 proposés, et conservé tous nos services.
Avec un si grand déficit, nous devrions en être content mais ce n’est pas le cas. Les postes perdus correspondent à tous les personnels de remplacement pour les RTT des services logistiques et médico-techniques. Les agents de ces services sont donc passés à 7 heures par jour, ils n’ont plus de RTT ! Ils ne comprennent pas cette injustice de traitement vis-à-vis des autres agents de l’hôpital ! C’est au quotidien très difficile à vivre car ces personnels sont démotivés, certains se sont sentis abandonnés et me l’on dit parfois très durement. C’est aussi là qu’il faut être encore plus présent et trouver pour soi-même les ressources nécessaires.
J’ai conscience de ce qui nous attend, nous hospitaliers du service public. Les épreuves futures, nous les prendrons les unes après les autres. Mon slogan préféré de FO est celui-ci : “Force Ouvrière, à vos côtés au quotidien”!